Dessin de Fernand Combes (1856-1943) représentant la cathédrale Notre-Dame de Noyon en août 1917.

Nouvelle acquisition !


En septembre 2025, les Amis du musée du Noyonnais ont fait l’acquisition d’un dessin de Fernand Combes (1856-1943) représentant une vue de la cathédrale Notre-Dame de Noyon durant la Première Guerre mondiale (août 1917). 


En mars 1917, après trente mois d’une occupation pesante pour des civils isolés et sombrant de la misère, les troupes allemandes quittent Noyon pour se retrancher derrière Saint-Quentin. Ce repli stratégique sur la ligne Hindenburg permet la libération de Noyon sans combat. Sur le dessin figure une phrase écrite de la main de l’auteur : « Noyon vers laquelle toute la France […] avait les regards tournés ».


Fernand Combes (1856-1943) :


Peintre vendéen originaire de la petite commune des Herbiers, il naît le 4 août 1856 dans une famille originaire du Maine-et-Loire. Il épouse avant 1891 Mathilde Dilen (ou Dilon), née vers 1829. De leur union naissent deux enfants : un fils, Fernand, né en 1891 et mort pour la France le 4 mai 1917 à Sapigneul, dans la Marne ; il était sous-lieutenant au 120e Régiment d'Infanterie. Il est probable que Fernand Combes ait suivi en partie les traces de son fils lors de son passage en Picardie à la fin de la guerre. Le couple eut également une fille, Louise Jeanne Lucienne, née en 1894 à Plöermel.


Le jeune peintre est admis à lʼÉcole des Beaux-Arts de Paris en 1878. Dix ans plus tard, il expose pour la première fois au Salon des Artistes Français. Sa carrière de peintre  rofessionnel commence véritablement à  compter de cette date. Son séjour noyonnais a lieu de 1919 à 1920, mais certaines de ses oeuvres sont ultérieures à cette période,  signe quʼil travaille beaucoup dʼaprès des croquis et des photographies. Une exposition à la  bibliothèque du Chapitre de Noyon, en 1920, conclut son séjour. Cʼest un événement particulièrement important dans lʼhistoire des musées de Noyon, et en particulier du musée du Noyonnais, puisque la vente de ses  oeuvres à lʼissue de lʼexposition vient nourrir la fondation du jeune musée. Dʼailleurs, son tableau intitulé Son musée à Noyon-la-bien-sonnée représente le chevet de la cathédrale et la bibliothèque du Chapitre : peut-être était-il envisagé au départ que le musée sʼinstalle à cet endroit, avant quʼil  nʼinvestisse lʼancien palais épiscopal. Combes emploie des techniques variées (peinture à lʼhuile, gouache, fusain, graphite et craie sur aquarelle…) et souvent des supports en matériaux modestes. Cependant, les cartons servant de support à ses oeuvres sont souvent de généreux  formats, lʼéconomie de moyens nʼexcluant pas la réalisation de compositions ambitieuses ou originales, comme La Vue de l’hôtel de ville de Noyon après les bombardements. [...]


On ne connaît malheureusement pas les détails de son parcours, qui lʼa successivement mené de la Vendée, à la Somme et dans lʼAin. Il décède le 12 novembre 1943 à lʼâge de 87 ans au lieu-dit Les Vavres, dans lʼAin, non loin de Mâcon.


Cécile Pétigny, "Fernand Combes", Peindre les ruines. Noyon en 1918, Ville de Noyon et Société historique, archéologique et scientifique de Noyon, 2018.

Œuvres conservées au musée du Noyonnais.